Qu’est-ce qu’un bon récit ?

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Dans mes deux derniers articles, je me suis consacré à décrire ce qui faisait pour moi les fondements d’un récit, en décrivant d’une part l’intérêt qu’il y a à raconter une histoire plutôt qu’à choisir tout autre forme de discours, mais aussi la différence entre le travail d’un auteur et toutes les autres productions humaines comportant elles aussi des histoires. De fait, l’objet même de ma démarche ici est de constituer une théorie d’écriture qui s’adresse spécifiquement aux auteurs, afin de les aider à concevoir leurs créations.

J’en suis arrivé à la conclusion qu’un récit était avant tout une œuvre d’art, c’est-à-dire une création dont l’objectif est principalement esthétique, chargée d’émotion. Et c’est bien sur cette définition que je baserai tous mes conseils à venir. Pourtant, celle-ci ne suffit pas et, avant de commencer à vous donner des conseils, il est nécessaire de répondre à une troisième question : qu’est-ce qui fait qu’un récit est de qualité ? Pour quelle raison devrait-on juger que tel ou tel récit est meilleur ou moins bon que les autres ?

Car oui, sans répondre à cette question au préalable, tous mes conseils n’auront fondamentalement aucun sens. En tentant de construire une théorie de l’écriture, de vous familiariser avec des règles et des méthodes qui vous aideront à donner corps à vos projets, ce que j’essaie réellement de faire, c’est de vous donner les armes pour écrire de bons récits, qui se démarqueraient donc par leur qualité.

De fait, n’importe qui, si tant est qu’il en ait l’envie, est capable d’écrire un récit. Il suffit globalement d’ouvrir un fichier Word, de prendre un stylo, ou que sais-je encore, et de tenter sa chance. A partir du moment où l’objectif est de créer une émotion, de concevoir une création esthétique : on créé bien un récit. Et il n’existe alors aucune règle particulière à suivre, aucune loi, aucun critère qui empêchera votre création d’être, à tous points de vue, un récit à part entière. Nul n’a besoin de conseils ou de méthode pour créer une œuvre d’art. Tous les humains en sont capables naturellement.

Néanmoins, le résultat sera-t-il à la hauteur de ce que l’auteur de l’œuvre attendait ? Ou sera-t-il à la hauteur de ce que le public attendait ? Cette œuvre parviendra-t-elle à être appréciée, à provoquer les émotions souhaitées, à se démarquer des autres ? Jugera-t-on que l’artiste qui en est à l’origine est véritablement un artiste ? Sans la moindre préparation, sans le moindre travail, sans la moindre formation, les chances que quelqu’un arrive à un résultat optimal avec sa création sont si minces qu’il faut les considérer comme quasi-nulles. Et selon toute probabilité, ce que cette personne créera ne sera jamais considéré comme « bon », surtout en comparaison de toutes les autres œuvres mises à disposition du public.

En effet, nul n’a besoin de conseil pour écrire un récit. C’est pour écrire un bon récit que toutes ces méthodes, tous ces principes, toutes ces règles d’écriture prennent sens. Les conseils que je compte vous prodiguer par la suite n’ont en soit qu’un seul intérêt : vous aider à créer de meilleurs récits que ce dont vous étiez capable avant de prendre connaissance de ceux-ci. L’idée est de vous offrir une méthode afin que vous puissiez créer et narrer des intrigues de qualité, qui vous permettront d’être non seulement satisfait de votre propre travail, mais aussi, très probablement, de satisfaire le public lui-même.

Mais alors, au vu de cet objectif, doit nécessairement se poser la question suivante : qu’est-ce qui fait un bon récit ? qu’est-ce qui fait qu’une œuvre est appréciée ou n’est pas appréciée ? qu’est-ce qui rend ce récit meilleur ou plus mauvais qu’un autre ?

Une réponse intuitive à cette question serait de définir un bon récit comme un récit qui nous plait.

De fait, si moi-même je devais répondre de manière très personnelle à la question « qu’est-ce qui, selon vous, constitue un bon récit ? », mon premier réflexe serait alors de chercher tous les récits qui m’ont le plus plu, ceux que j’ai préféré, afin de pouvoir identifier les éléments qui rapprochent toutes ces œuvres. Et je pourrais alors vous donner quelques éléments de réponse. Par exemple, j’aime beaucoup les histoires qui magnifient les émotions en replaçant celles-ci dans des contextes grandioses, les récits dans lesquels je peux me plonger corps et âme en oubliant presque totalement la réalité, ceux qui répondent à certaines de mes frustrations : comme par exemple, ma volonté d’aller explorer d’autres planètes.

Néanmoins, le défaut d’une telle définition, c’est que celle-ci serait invariablement personnelle. Et beaucoup répondront alors des choses différentes en suivant pourtant exactement la même démarche. Certains trouveront au contraire qu’un bon récit doit avant tout s’accrocher à la réalité d’une manière ou d’une autre, qu’ils préfèrent lorsque l’écriture joue avec les mots plutôt que lorsqu’elle essaie de créer des émotions fortes et tant d’autres choses encore.

En effet, la première chose que l’on constate lorsque l’on s’intéresse à savoir ce qui, selon tout un chacun, constitue un bon récit, c’est qu’il n’y jamais qu’une seule façon d’apprécier un récit et qu’il existe presque autant d’avis différents que de personnes différentes. Regardez les critiques cinéma qui pullulent sur l’Internet, si vous choisissez un seul film et commencez à comparer les différents avis que l’on a recueilli sur celui-ci, vous verrez alors qu’il n’existe jamais le moindre consensus. Un film n’est jamais unanimement plébiscité, jamais unanimement rejeté, il y a toujours une partie du public qui apprécie l’œuvre, même lorsqu’une grande majorité semble la désigner comme mauvaise, et inversement, certains détesteront des films qui sont pourtant majoritairement considérés comme des chefs d’œuvre.

Vous-même, j’en suis certain, avez déjà expérimenté cette situation de vous sentir quelque peu exclu ou étrange parce que vous avez apprécié ce film sur lequel tout le monde a craché, sans réellement comprendre ce qui justifiait un tel rejet ; ou à l’inverse combien de films vous a-t-on recommandés, vous a-t-on pressés de voir parce qu’il s’agissait de classiques incontournables du cinéma, et devant lesquels vous vous êtes finalement lourdement ennuyé ?

Aucune œuvre ne sera jamais capable de créer l’unanimité que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Et cela s’explique assez simplement quand on y pense. Une histoire, je vous l’ai dit dans mon premier article, aura pour objet de vous toucher grâce à des émotions. Cela implique que nous les recevons par le prisme de nos émotions personnelles. Parce que nous avons vécu certaines choses, parce que nous avons certaines expériences, nous allons ressentir telle ou telle émotion devant ce récit. Mais nos émotions, nos ressentis, restent malgré tous des expériences personnelles, voire même intime, et dépendent donc beaucoup, pour dire les choses simplement, de nos goûts.

Si nous apprécions certaines choses, c’est parce que celles-ci nous rappellent souvent des expériences agréables issues de notre passé. Or, les expériences divergent d’un individu à l’autre. Et même si l’on pourra souvent se retrouver sur des émotions communément ressenties, de subtiles différences nous amèneront toujours à apprécier les récits que nous recevons différemment les uns des autres.

Et c’est pour cette raison qu’il est absolument impossible qu’un récit, peu importe sa qualité, soit unanimement apprécié. Par conséquent, il devient impossible de décrire un bon récit en fonction de ce qui nous plaît, car les éléments de réponse changeront naturellement d’une personne à l’autre.

Aussi argumentée et détaillée que puisse-t-être la critique d’une oeuvre, soyez certain qu’elle relèvera finalement toujours du prisme personnel de celui qui la fait et qu’au bout d’un moment, vous trouverez toujours des personnes capables de répondre, en toute légitimité : oui, mais cet élément que tu juges mauvais, moi, il me plaît. Tout simplement parce qu’ils cherchent autre chose en consommant une histoire que ce que cherche le critique.

Et c’est aussi pour cela qu’il est important de jamais essayer d’imposer votre point de vue sur une œuvre aux autres. Vous avez parfaitement le droit d’apprécier ou de déprécier un récit, mais gardez bien à l’esprit que cela tombe sous le coup d’un ressenti personnel et que cela n’a donc aucune finalement aucune valeur objective et universelle. Vous avez le droit d’argumenter sur les raisons qui vous poussent à apprécier ou à ne pas apprécier un récit, de synthétiser votre opinion. Il est en revanche maladroit et non avenu de chercher à en faire une déclaration universelle à laquelle tout le monde devrait se plier. Car, de fait, à trop crier contre un récit, vous risquez finalement de remettre en cause le ressenti des autres et paradoxalement, à remettre en cause la logique même de vos arguments, qui reposeront en effet sur votre propre ressenti.

Et pire encore, à trop vouloir critiquer un film et imposer votre avis aux autres, vous risquez aussi, tout simplement de gâcher le plaisir qu’ils ont ressenti en consommant cette histoire, un plaisir qui n’est ni plus ni moins légitime que votre propre déplaisir. Et par effet de pression sociale, vous risquez ainsi de pousser vos auditeurs à se conformer à un avis mieux ou plus représenté, plutôt que d’assumer leur plaisir. Et il n’est jamais bon pour qui que ce soit, de refouler une émotion qui, en elle-même ne fait de mal à personne.

 

Constatant cela, il paraît alors impossible de définir réellement ce qu’est un bon récit. Si chacun d’entre nous, du fait de son expérience personnelle, en vient à apprécier chaque récit différemment. Comment, alors, dégager des critères qui nous permettraient d’identifier les récits de qualité des autres ?

Il apparaît ainsi qu’il n’existe pas de critère objectif pouvant désigner ce qu’est un bon récit et, par conséquent, qu’il n’existe pas réellement de bon récit. Puisque la qualité de l’œuvre dépend en réalité de celui qui la reçoit, il ne peut exister aucune règle, aucune méthode qui permette d’écrire, en toutes circonstances de bons récits, à moins de ne toujours s’adresser qu’à une seule personne.

En considérant cet état de fait, le seul conseil que je pourrais alors vous donner et qui sera probablement le plus valide de tous, sera de ne jamais écrire que ce qui vous plaît à vous. De fait, le seul public que vous êtes capable de connaître suffisamment pour créer une œuvre qui lui plaira quoi qu’il arrive, c’est vous-même. Tous les autres étant extérieurs à vous et ayant vécu des expériences différentes, ne recevrons donc pas vos créations de la manière que vous-mêmes pouvez les recevoir et, ainsi, il devient futile d’essayer d’écrire pour eux.

Mais le problème, avec cette approche, c’est que je serai bien incapable de vous donner des conseils utiles pour écrire des histoires qui vous plairont à vous personnellement. De fait, tout comme vous n’êtes pas dans la tête des autres, que vous n’avez pas accès à leurs ressentis, je n’ai pas non plus accès à vos ressentis. Je ne peux pas savoir quelle histoire vous plaît et par conséquent, je ne peux donc vous conseiller d’écrire de telle ou telle manière. Dans cette optique, toute cette démarche que j’entreprends de vous conseiller sur l’écriture serait donc parfaitement futile.

Or, je ne pense pas que ce ça soit le cas. Je suis loin d’être le premier à théoriser sur l’écriture et les précédents ouvrages rédigés sur le sujet ont été d’une grande aide pour bien des auteurs en devenir. C’est donc qu’il doit exister des critères objectifs qui peuvent permettre de construire de bons récits, des lieux communs sur lesquels se retrouver et qui forgent le cœur de ce que l’on considère comme un « bon récit ».

C’est d’autant plus vrai que plusieurs traités, pourtant issus de cultures et d’époques très différentes, font souvent état de méthodes et de conseils très similaires pour construire et narrer des récits. Je prends notamment pour exemple un ancien traité Indien, dont on m’a récemment lu quelques extraits, qui présente des conseils étonnamment similaires aux théories occidentales modernes en matière de construction de l’intrigue. Comment expliquer alors que deux cultures aussi éloignées l’une de l’autre puissent ainsi prodiguer les mêmes conseils s’il n’existait pas des critères objectifs pour définir ce qu’est un bon récit ?

Donc oui, si je veux pouvoir vous donner des conseils, je ne peux pas me contenter de répondre qu’il n’existe pas de bon récit en soi. Et il me faut donc trouver des critères objectifs pour définir ce qu’est un bon récit, afin que mes conseils puissent aller dans un sens prédéfini.

Alors oui, certes, aucune œuvre ne créera jamais l’unanimité dans un sens ou dans l’autre, mais il est néanmoins possible de dégager des tendances assez claires.

Ainsi, on remarque que certains récits vont être, de manière générale, beaucoup plus appréciés que d’autres, qu’ils vont plaire à un plus grand nombre de personnes et donc être plus facilement considérés comme « bons » par la majorité des gens. Certains films par exemple, attireront beaucoup plus de spectateurs que d’autres et finiront par créer plus d’enthousiasme au sein de la population. Il devient ainsi possible, malgré les divergences d’opinion, de comparer les films qui sont le plus généralement appréciés et de voir ce qu’ils ont que les autres n’ont pas.

Ainsi, un bon récit deviendrait un récit qui obtient plus d’avis positifs que les autres et peu importe votre appréciation personnelle. Dans cette optique, si vous aimez un film généralement déprécié, c’est que vous avez du goût pour ce qui est mauvais, tandis que si vous détestez un film que tout le monde aime, c’est que vous n’avez pas de goût pour ce qui est bon.

Pourtant, je m’oppose farouchement à cette définition des choses.

Tout d’abord parce que, si notre but est d’écrire ce qui nous plaît, et je continue de penser que ce doit être l’objectif de tout auteur, comment écrire ce un bon récit lorsque ce qui nous plaît ne répond pas aux critères définis par la majorité comme les éléments d’un bon récit ?

Ensuite, de manière beaucoup plus pragmatique, il s’avère que ce qui fait le succès d’une œuvre auprès du public dépend de beaucoup plus d’éléments que de la simple qualité intrinsèque de l’œuvre. Prenez simplement pour exemple ces œuvres qui, au temps de leur sortie, n’ont jamais réellement suscité l’intérêt, mais qui sont aujourd’hui considérées comme des classiques incontournables ? Et d’autres qui, à l’époque étaient des succès incroyables, mais que l’on a aujourd’hui complètement oubliées ou que l’on rejetterait sans l’ombre d’une hésitation.

Prenons l’exemple du film The Birth Of A Nation, sorti en 1915. A l’époque, il avait connu un grand succès. Mais aujourd’hui, serait-on réellement capable de défendre une œuvre diffusant aussi ouvertement une idéologie raciste ?

La vérité est que le succès d’une œuvre, le fait qu’elle soit appréciée ou non par la majorité des gens, est davantage le résultat d’un contexte social, historique et artistique qu’autre chose.

Comme je le disais plus tôt, votre appréciation des choses, de la réalité et notamment des œuvres d’art, va dépendre de votre éducation, de votre expérience personnelle. Or, s’il y a peu de différence entre vous et votre voisin, il y en aura beaucoup plus entre vous et quelqu’un qui n’appartient pas du tout à votre culture d’origine, à votre milieu social ou même, tout simplement, à votre époque. On appréciait pas les mêmes choses il y a un siècle et on apprécie pas les choses de la même manière à l’autre bout de la planète.

La preuve en est ces livres que l’on redécouvre si longtemps après leur diffusion, ou ces films qui échouent à rencontrer leur public dans certains pays, mais font un carton dans d’autres.

Pire encore, votre appréciation d’une oeuvre va aussi dépendre des autres œuvres que vous avez vues ou lues avant celle que vous cherchez à juger. Si, comme moi, vous en consommez énormément, alors vous aurez probablement des exigences plus élevées vis à vis des nouvelles histoires qu’on vous racontera, tout simplement parce que vous avez davantage d’éléments de comparaison et qu’il faudra alors dépasser ou égaler d’autres récits pour que cela vous plaise réellement. Si, en revanche, une personne consomme très peu d’histoires nouvelles, elle pourra peut-être mieux apprécier certaines choses qui, à force d’habitude, vous laisseront vous indifférent.

Ainsi, un film comme Bienvenue chez les Ch’tis va être un immense succès auprès du public, mais ne recevra aucune récompense lors de la cérémonie des Césars. De fait, de manière générale, le public est moins « instruit », consomment moins de cinéma, que les membres de l’Académie des Césars qui en ont fait leur métier. Les membres de l’Académie, parce qu’ils avaient vus davantage de films cette année-là, avaient plus d’éléments de comparaison et ont choisi de désigner d’autres œuvres, qu’ils jugeaient plus pertinentes pour recevoir des récompenses.

Considérer qu’un film comme Bienvenue chez les Ch’tis est meilleur parce qu’il a été apprécié par plus de monde, c’est donc oublier que beaucoup d’histoires ne sont jamais vues ou jamais lues par le plus grand nombre simplement parce qu’elles parlent de sujets moins porteurs dans le contexte où elles sont diffusés, ou qu’elles ne disposent pas de la même publicité. Pourtant, tous ces récits qui touchent un public plus restreint sont-ils mauvais ? Je ne pense pas.

Et allons même plus loin encore. Certaines œuvres sont souvent dépréciées parce qu’elles ne correspondent finalement pas à ce que le public attendait. Il arrive par exemple qu’un récit soit vendu au public comme un récit d’aventure, alors qu’il s’agit en réalité d’une romance. Ceux qui l’ont consommé s’attendaient ainsi à de l’aventure et n’ont pas eu ce qu’ils désiraient : pour cette simple raison, ils peuvent déprécier le récit, peu importe sa qualité intrinsèque. Quant à ceux qui apprécient les romances, ils ne l’ont pas consommé, puisqu’ils n’ont pas su qu’il s’agissait d’une romance.

Parce qu’un tel récit n’a pas rencontré son public, cela veut-il forcément dire qu’il n’est pas un bon récit ?

Si je prenais un tel critère pour définition, tous les conseils que je vous donnerais ne s’appliqueraient ainsi finalement qu’à un public donné, à une époque, à un contexte précis. Plus encore, cela vous forcerait à entrer dans un moule, que ce soit en termes de structure dramatique ou de narration, un moule auquel vous-mêmes ne voyez peut-être pas d’intérêt. Ce me paraît donc être une mauvaise définition de ce qu’est un « bon » récit.

 

Mais alors, si la qualité d’un écrit ne dépend finalement pas de l’appréciation du public, de quoi dépend-t-elle ?

Pour répondre à cette question, je vais en réalité revenir à la définition que j’avais donnée d’un récit dans mon article précédent. A savoir qu’un récit est une œuvre d’art, une création esthétique dont l’objet est de provoquer, chez le public, des émotions précises. Et à partir de là, je pense qu’on peut sans problème définir ce qu’est un bon récit et de manière objective.

Lorsque vous créez un récit, lorsque vous le construisez et le narrez, vous créez une œuvre d’art. Vous cherchez à susciter des émotions précises chez votre public. Par conséquent, quand vous commencez à raconter votre histoire, vous avez la volonté de provoquer certaines émotions particulières, certaines sensations que vous avez choisies. Et c’est cela, plus que tout le reste, qui va rendre votre création personnelle, unique en son genre.

Ainsi, lorsque vous écrivez, vous partez d’une intention très précise, vous avez un objectif clair. Et, à mon sens vous aurez réussi votre coup si vous parvenez à atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé. Pour prendre un exemple simple, si vous écrivez une histoire horrifique, vous réussirez si votre public est effectivement effrayé en la recevant. Si vous écrivez un récit « pulp », vous réussirez si votre public est effectivement emballé par toute cette débauche d’action. Et ainsi de suite.

Vous ne parviendrez jamais à convaincre quelqu’un qui n’aime pas avoir peur ou qui n’aime pas le pulp d’apprécier votre histoire, car, encore une fois, cela dépend uniquement de son appréciation personnelle. Mais si ceux qui, comme vous, apprécient ces histoires, ces émotions particulières, trouvent leur plaisir dans ce que vous leur proposez, alors, oui, on pourra sans aucun doute dire que vous avez atteint votre objectif.

Et c’est en cela que réside, pour moi, un bon récit : c’est un récit qui atteint les objectifs que l’auteur se fixe quand il écrit. Un récit qui va provoquer les bonnes émotions chez le public et qui pourra ainsi toucher les personnes intéressées par ce type de récit. Un bon récit sera un bon récit lorsque ceux qui l’auront apprécié, l’auront apprécié précisément parce que le travail de l’auteur aura porté ses fruits : il aura souhaité que l’on ressente telle ou telle émotion à tel ou tel moment et c’est ce que l’on ressentira.

A l’inverse, un mauvais récit sera un récit qui ne parviendra pas à accomplir la volonté de l’auteur et ne provoquera finalement pas les émotions souhaitées par son créateur. Comme par exemple, un film d’horreur qui ne ferait pas peur, ou un roman d’amour qui dégoûterait de la romance. De même, certains récits seront appréciés pour de mauvaises raisons : comme par exemple ces histoires dont on aime se moquer parce qu’elles tentent désespérément de provoquer certaines émotions sans jamais y parvenir.

Donc oui, je définis un bon récit comme un récit qui atteint les objectifs émotionnels fixés par son auteur. Et tous les conseils que je vous donnerai par la suite auront pour intérêt de vous aider à atteindre les objectifs que vous vous êtes fixé dans votre projet d’écriture et uniquement ceux-là.

Cela suppose donc naturellement un prérequis pour pouvoir suivre ces conseils : que vous sachiez assez précisément quels sont vos objectifs, où vous allez avec votre projet. Car, si vous ne le savez pas, si vous ne l’avez pas défini à l’avance, alors tous les conseils qui suivront risqueront bien de vous perdre plus qu’autre chose.

Si vous voulez faire peur, ou donner envie de voyager à votre public, je peux vous aider à atteindre ces objectifs, car il existe des méthodes claires et efficaces pour y parvenir. Mais la méthode pour faire peur n’est pas la même que celle qui donne envie de voyager. Il est donc nécessaire que vous décidiez clairement quel est votre objectif, afin de pouvoir déterminer ensuite les conseils qui vous seront utiles et ceux qui ne le seront pas.

Si vous ne le faites pas, et que vous appliquez aveuglément mes conseils, vous aurez peu de chance de créer le récit de vos rêves.

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